La vie quotidienne
Dans ce premier voyage, nous avons parcouru les territoires de la basse Guajira et de la Guajira centrale. Nos pas nous ont menés dans les villes de Riohacha, Barrancas, Maicao et Uribia. Plus exactement dans les rancherias Shariman, Matww, Patsuralii, Hato nuevo, et Yotojoroin.
La vie quotidienne des Wayuu est divisée entre les rancherias et le contact « obligatoire » avec la vie urbaine. En effet, beaucoup d’entre eux se sont éloignés de leur communauté car la ville offre plus d’opportunités économiques ainsi qu’un meilleur accès aux soins médicaux et à l’éducation.
Ce voyage nous a permis de mieux prendre conscience des différents combats menés par les populations locales. Le premier est malheureusement la lutte pour survivre au quotidien mais tous travaillent aussi dur à la recherche des nouvelles connaissances ainsi que pour maintenir leur culture.
Dans les villes comme dans les rancherias, les indigènes adultes ont montré un grand intérêt pour l’éducation : beaucoup se préparent à devenir professeurs afin de pouvoir exercer au sein de leur rancheria.
La rancheria de Jonjoncito, qui appartient à la municipalité d’Uribia, est située au milieu de la Guajira centrale. Là, nous avons rencontré des adultes très intéressés par l’apprentissage de l’espagnol (leur langue natale est le wayuunaiki). La professeure Petra nous a expliqué qu’elle y a ressenti le besoin d’aider lorsqu’elle est retournée au sein de sa communauté. Ainsi, elle affirme que, même si la Guajira est traversée par des problématiques comme le manque d’eau et la malnutrition, elle pouvait commencer à agir en partageant ses connaissances acquises dans la ville de Bucaramanga.
C’est avec l’aide de sa mère et de deux ONG de Bucaramanga qu’elle a pu créer une école. Tous les matins, elle donne des cours aux enfants, leur offre le petit-déjeuner ainsi que le déjeuner et réserve les après-midis à l’accueil des adultes qui ont envie d’apprendre.
« … Les adultes sont maintenant très motivés et veulent apprendre à lire et à écrire parce que cela est une nécessité. Savoir n’est pas un luxe, c’est une nécessité extrême. Ils l’ont compris, c’est pour cela qu’ils sont ici …» - Petra
« … Les adultes sont maintenant très motivés et veulent apprendre à lire et à écrire parce que cela est une nécessité. Savoir n’est pas un luxe, c’est une nécessité extrême. Ils l’ont compris, c’est pour cela qu’ils sont ici …» - Petra
Le temps passe, la modernité essaie d’envahir le monde mais nous trouvons encore des lieux qui nous montrent que nous pouvons encore vivre dans la simplicité en conservant nos us et coutumes. D’un autre côté, la nature nous rappelle qu’elle nous donne les éléments nécessaires pour y vivre.
Dans ces rancherias nous trouvons encore les constructions traditionnelles composées de maisons bâties de manière artisanale. Elles sont à base de terre et de bâtons avec une répartition spécifique du lieu de vie : la cuisine est séparée de la maison, le salon est sans murs et est meublé par des hamacs.
L’eau est la vie, c’est une bénédiction, elle fait également partie de la culture car elle est très présente dans leurs rituels.
Quelques rancherias ont des puits d’eau artisanaux, d’autres puisent l’eau grâce à des moulins à vent.
Pour les autres, il faut parfois parcourir plusieurs kilomètres pour aller chercher l’eau dans des puits communautaires.
Autrefois, le territoire comptait quelques rivières qui traversaient les rancherias mais elles ont désormais disparu.
Dans la rancheria Patsuralli, nous avons appris que le feu est également très important dans la culture wayuu, il doit être conservé allumé pendant toutes les nuits afin d’éloigner les mauvais esprits et d’entretenir de bonnes énergies.
Pour arriver au cœur des rancherias depuis les villes, nous avons préféré utiliser les moyens de transport collectifs. Ceux-ci sont très enrichissants de par leur ambiance et leur convivialité.
Pour sortir des villes, on peut utiliser le bus ou des voitures de particuliers qui offrent un service de taxi. Puis, lorsqu’on arrive à l’entrée des territoires Wayuu, il faut utiliser une moto pour faire le trajet (de 15 minutes à 2 heures) jusqu’aux rancherias car il n’existe aucun chemin ou voie pour les voitures.