Les acteurs de MingArtes

Les acteurs de MingArtes

Acteurs 1
Les rancherias
Rancherias, c’est le nom pour les espaces d’habitation des Wayuu. Elles ont pour caractéristiques de ne pas posséder de centre ni de périphéries et d’être très éloignées les unes des autres. La densité de population est de 8 habitants au km². Une rancheria typique est composée de quatre ou cinq maisons, leurs murs sont en bahareque, une combinaison de cannes tressées et de boue. La cuisine se trouve en plein air et est séparée de la maison principale. A quelque distance des maisons se trouvent les enclos des animaux, et encore plus loin, peut se trouver un puits d’eau, si la rancheria a la chance d’en posséder. Comme mobilier, on trouve des hamacs, des métiers à tisser, et bien sur les mochilas toujours colorés qui contrastent avec le paysage.
Acteurs 1
Une économie mixte
La population de la Guajira applique une économie mixte car les ressources naturelles sont insuffisantes pour produire de quoi subvenir aux besoins vitaux. Auparavant, les Wayuu étaient reconnus comme pécheurs ou éleveurs de bétail et la terre leur donnait les moyens d’exploiter quelques cultures agricoles. Une détérioration écologique et d’importantes épidémies ont impacté de manière irréversible leur environnement et ont obligé les populations à transformer leurs pratiques économiques. L’artisanat joue un rôle très important pour les Wayuu car il fait partie de leurs traditions. Aujourd’hui, il existe une demande croissante de produits artisanaux, cela entraine un grand investissement des habitants des rancherias dans la fabrication de mochilas et de hamacs. Pour certains d’entre eux, c’est le seul moyen de gagner leur vie.
Carte
Une richesse naturelle
Les autres facteurs économiques importants sont les exploitations des ressources naturelles qui varient selon les conditions du territoire. La haute Guajira se caractérise par son territoire désertique, pourtant, le tourisme basé sur l’écologie s’y développe de plus en plus. Dans la Guajira centrale le territoire est semi-désertique, on y trouve la ville de Manaure, où sont exploités des marais salants et des gisements de gaz naturel. Quant à la basse Guajira, elle a des paysages naturels plus verts composés de forêts et quelques sources d’eau. C’est ici que se trouve la mine de charbon à ciel ouvert la plus grande d’Amérique latine : El Cerrejon. Ainsi, ces richesses en ressources naturelles ont entrainé au niveau régional de nombreuses problématiques sociales ainsi que de fortes répercussions environnementales sans pour autant apporter d’avantages pour le développement économique de la population indigene wayuu.
Acteurs 2
Les femmes, piliers de l'éducation
Les femmes et les personnes âgées sont les représentantes les plus importantes dans le domaine de l’éducation. Elles ont la responsabilité de transmettre aux nouvelles générations tout le savoir traditionnel et ancestral de la culture wayuu. Ce sont les femmes qui ont les plus grandes connaissances culturelles. Entre autre, elles connaissent les histoires, les généalogies et les coutumes. Elles maintiennent les traditions transmises jusque-là oralement de génération en génération par leurs ancêtres. Un aspect historique relie les femmes wayuu aux internats dirigés par des congrégations catholiques. Ce système a été implanté au XXème siècle et s’occupe encore de l’accueil des enfants car les distances entre rancherias et institutions éducatives sont trop importantes et également parce que ces établissements ont les moyens d’offrir une meilleure nutrition aux enfants. Le rôle des femmes dans ces institutions commence dès qu’elles y rentrent en tant qu’étudiantes puis se prolongent lorsqu’elles deviennent professeures au service de la congrégation ou dans le système éducatif de l’Etat. Elles enseignent dans les petites écoles des rancherias dans lesquelles se pratique principalement de nos jours l’ethno-éducation.
Acteurs 3
L'importance du projet ethno-éducatif
L’infrastructure de ces écoles est insuffisante voire inexistante même si celles-ci ont été réglementées en 1994 par la loi 115. Ainsi les écoles suivent maintenant le système éducatif national et également des programmes d’ethno-éducation en gardant le wayuunaiki comme première langue et l’espagnol en deuxième. L’ethno-éducation telle que pratiquée à la Guajira est née lors des dernières réformes de la constitution politique de Colombie en 1991, qui donne le droit aux communautés indigènes d’établir des projets à grande échelle, appelés planes de vida (plans de vie). Ces réformes ont développé une réflexion sur les besoins particuliers de chaque communauté indigène en abordant leur territoire, leur identité et les coutumes tout en insistant sur la nécessité d’inter-culturalité. Cette réflexion a comme but que l’Etat colombien comprenne et adopte des reformes éducatives prenant en compte la vision des indigènes de la Guajira. Dans ce projet général (plan de vida) se trouve le projet ethno-éducatif communautaire (PEC), qui, à partir des attentes de chaque ethnie, garantit la pertinence de l’éducation et une conservation culturelle. Malgré ces efforts, 60 % de la population wayuu restent analphabètes.